Évaluation des pratiques : gestion des voies aériennes supérieures en anesthésie à Strasbourg - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La principale cause de mortalité liée à l’anesthésie est la difficulté d’accès aux voies respiratoires [1 ]. L’évaluation et la gestion des voies aériennes supérieures (VAS) sont codifiées par des recommandations spécifiques diffusées par la SFAR [2 , 3 ]. Nous avons réalisé une évaluation de nos pratiques dans ce domaine, afin d’optimiser notre prise en charge en minimisant les risques.
Matériel et méthodes |
En août 2013, un audit ciblé et rétrospectif a été réalisé sur 100 dossiers randomisés. Puis des actions d’amélioration ont été menées, et une 2e évaluation a été réalisée sur 100 dossiers randomisés au mois de février 2014. Les critères étudiés concernaient : l’évaluation du risque de ventilation au masque difficile (VMD) et d’intubation difficile (ID), la notification pré-opératoire de ce risque, la qualité des renseignements concernant la ventilation au masque et l’intubation (facilité, matériels), la bonne notification des événements sur la stratégie adoptée en cas de VMD ou d’ID, la transmission de l’information en post-opératoire. Après analyse des résultats, dix points d’amélioration ont été communiqués aux équipes médicales et infirmières par présentations orales, envois d’e-mails et affichages dans les salles d’opérations et points de rencontres. Par ailleurs, la feuille d’anesthésie du service a été améliorée.
Résultats |
Les dossiers des deux audits sont comparables (p>0,05) en termes de : sexe, type de chirurgie, type d’anesthésie, MAR/interne ayant réalisé la consultation, Cormack, présence de critère de VMD, présence de critères d’ID. Une amélioration significative a été retrouvée pour les points suivants: données chiffrées pour Mallampati, OB, DTM (p<0,01); test de morsure de la lèvre supérieure (p=0,035), Cormack antérieur (p=0,041), ventilation au masque renseignée (p>0,01). Aucune différence n’est retrouvée concernant: l’évaluation de la mobilité cervicale (p=0,16), la notification du risque de VMD (p=0,24) ou d’ID (p=0,72), le matériel utilisé si ID présumée (p=0,41). Pas de différence, non plus, pour les précautions à l’extubation, les complications liées aux VAS, ou la remise d’une carte d’ID.
Discussion |
Grâce à ce travail, la moitié des points audités a pu être améliorée. Cela concerne essentiellement l’évaluation précise du risque d’ID et la notification de la ventilation au masque per-opératoire. Un effort reste à fournir concernant la notification pré-opératoire du risque de VMD et d’ID. En effet, nous retrouvons 43,5 % de VMD potentielle sans qu’aucune ne soit clairement notifiée dans la case « risque anesthésique ». Il en est de même pour les 12,5 % d’ID potentielle dont la moitié seulement est clairement précisée. Nous pensons que les bons résultats sont en partie dûs à une feuille d’anesthésie plus précise. Ce travail vise à sécuriser la prise en charge de nos patients. Il permet de favoriser une culture de la gestion du risque, si importante dans notre spécialité. Il s’avère nécessaire de réaliser un 3e audit à distance, afin de vérifier la pérennité de nos améliorations.
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Vol 33 - N° S2
P. A159 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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